L’axe central de Prémery offre un parcours artistique assez riche. On y trouve notamment le Pont des Abattoirs, lieu de création artistique, le Musée du grès, l’Atelier d’Essie, la Galerie 34, le local d’exposition de Giuseppe Collara, le Chronoscaphe, lieu de vente d’antiquités, et enfin l’Atelier Terre et Pierre, lieu de travail et d’exposition d’Hélène Leroy-Coquard.
Le parcours
Née à Paris, après des débuts comme institutrice, Hélène est devenue professeur d’Arts plastiques, et a enseigné à Reims. Installée à Prémery, dans la Nièvre, depuis quinze ans, elle y a ouvert un atelier de sculpture, d’abord au 34 de la Grande rue, qu’elle a, depuis 10 ans, transféré à l’actuel atelier « Terre et Pierre », un peu plus loin, au 69. En tant qu’artiste indépendante, elle est inscrite comme sculpteur professionnel auprès de la Maison des artistes. Elle a participé à de nombreuses expositions, collectives ou individuelles, entre autres à Reims et ses alentours, à Paris, à Strasbourg, dans l’Yonne, en Côte d’Or, à Lyon, dans la Nièvre, dans l’Allier, à Kastellaun (en Allemagne). Dans le cadre d’un des symposiums auxquels elle a participé, elle a réalisé pour la commune de Chevannes-Changy, dans la Nièvre, « Feuilles de chêne », une sculpture de 4 tonnes sculptée dans un bloc de pierre de Donzy, et qui reste installée à un croisement de la commune. Un relevé assez complet de l’œuvre et des expositions peut être découvert sur son site. Ou plus concrètement, en visitant l’atelier.
La pierre
La pierre, ou plutôt les pierres. En effet, passionnée par leur diversité, Hélène explore les possibilités fort différentes qu’elles peuvent présenter. Granit, pierre de Donzy, grès, marbre, elles offrent des ressources multiples nécessairement génératrices de gestations différentes. De même pour la dimension, tant le petit caillou que le bloc de quelques tonnes pourront donner naissance à une œuvre originale. Il ne saurait y avoir un projet préalable qui serait ensuite inscrit de force dans le matériau, mais une sorte d’interaction constante entre le travail de l’artiste et la manière dont la pierre « réagit », entre ce qui s’esquisse dans l’intention du sculpteur et ce que la pierre éventuellement lui suggère… Ce qui lui fera dire qu’elle ne travaille pas la pierre, mais « avec » la pierre. Une caractéristique fréquente de ses sculptures est la coexistence en continu dans l’œuvre de parties très élaborées et de parties restées brutes, suggérant l’émergence inévitable, et cependant toujours surprenante, de la forme dans la matière. « Abstraites » quand il le faut, mais aussi bien à l’occasion figuratives, ses œuvres, où dominent souvent formes arrondies et torsions, troublent les distinctions que l’on peut faire entre les modes du vivant, quand, par exemple, la forme végétale se mue en figure humaine. Plus récemment, les ammonites, ces fossiles très répandus pouvant remonter à plusieurs centaines de millions d’années, retrouvent, sous la main de l’artiste une seconde vie aussi saisissante qu’inattendue. | |