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George Berkeley

Irlandais
1685 - 1776
Première lecture conseillée :
"Premier dialogue entre Hylas et Philonous"

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Sa vie

George Berkeley est né près de Kilkenny, en Irlande, en 1685. Il entra au Collège de Kilkenny en 1696, puis au collège de la Trinité à Dublin en 1700, auquel il restera associé jusqu'en 1724, période de ses ouvrages les plus connus, pendant laquelle il développe sa conception de l'idéalisme et de l'immatérialisme : Théorie de la vision, Principes de la connaissance humaine, De l'obéissance passive, Trois dialogues entre Hylas et Philonous, De Motu. Il est ordonné prêtre (anglican) en 1710 et s'installe en 1713 à Londres, où il fait connaissance avec des intellectuels de son époque. Il voyage à plusieurs occasions sur le continent, principalement en Italie, rencontre peut-être Malebranche, observe et décrit l'éruption du Vésuve en 1717. Berkeley devient doyen de Londonderry en 1724. Après avoir reçu un héritage, et obtenu une promesse d'aide financière de la reine, il entreprend le projet de fondation d'un collège aux Bermudes, pour initier au christianisme les fils de planteurs et les indigènes. Il se marrie avec Anne Forster en 1728, dont il aura sept enfants, puis part dans l'intention de réaliser son projet. Il arrive à Newport, mais les fonds promis n'arriveront jamais. Il doit donc rentrer en Angleterre, et publie alors notamment  l'Alciphron (contre les "libres penseurs") et La nouvelle théorie de la vision. Il est nommé évêque de Cloyne en 1734. Il énonce la nécessité de réfléchir sur les problèmes économiques et sociaux et de lutter contre la misère, notamment dans Le questionneur. Son dernier écrit philosophique, la Siris, publié en 1744, est un mélange curieux, dans lequel, entre autres, il prône les vertus médicinales de "l'eau de goudron". Il meurt à Oxford en 1753.

Son œuvre

Commonplace book (1702-1710), L'arithmétique démontrée sans le secours de l'algèbre et de la géomètrie (1704), Théorie de la vision (1709), Principes de la connaissance humaine (1710 et 1734), De l'obéissance passive (1712), Trois dialogues entre Hylas et Philonous (1713), De Motu (1721), Sur les moyens de prévenir le ruine de la Grande Bretagne (1721), Alciphron (1734), L'analyste (1734), Le questionneur (1735), Siris (1744), Nouvelles réflexions sur l'eau de goudron (1752).

Introduction à sa philosophie

1. La valeur exemplaire du questionnement sur la couleur
Que voyons-nous au juste ? Des formes et des couleurs. Commençons par les couleurs. Ce sont des sensations qui n'existent comme telles que dans la sensibilité d'un être sentant. Il n'y a du rouge et du vert que dans la vue d'un voyant, et si celui-ci est daltonien, les deux ne font éventuellement qu'un. La couleur n'existe pas sur l'objet matériel, comme on l'estime par une sorte de projection psychologique, mais dans notre perception. S'il n'y avait que des aveugles, il n'y aurait pas de couleur. Et d'ailleurs le même objet nous apparaît avec des couleurs sans cesse changeantes, en fonction de l'éclairage, de la distance, de notre état de santé (comme lors d'une jaunisse...). Les appréciations divergentes des uns et des autres sur telle ou telle couleur laissent nettement supposer que nous n'avons la même sensation (comme il apparaît clairement avec d'autres sensations comme les bruits ou les odeurs). Pour sauver notre croyance que l'objet matériel a vraiment une couleur, on se raccroche alors à la distinction entre une couleur réelle et des couleurs apparentes. Mais laquelle aurait donc le privilège d'être réelle à travers toutes celles qui apparaissent ? Celle qu'on voit de près ? La difficulté est qu'avec un microscope, on voit d'encore plus près, on devrait donc s'approcher davantage de la "vraie" couleur, alors que nous voyons alors avec encore d'autres couleurs. Il faut donc s'y résigner : "Les couleurs, les sons, les saveurs (...), n'ont certainement pas d'existence hors de l'intelligence."

2. Il est vain de prétendre distinguer des qualités objectives
Pour échapper à cette argumentation, on peut avoir recours à la distinction classique entre des qualités secondes, qui existent dans la sensation (couleurs, odeurs, etc.) et des qualités premières qui seraient vraiment des propriétés de l'objet (sa forme, sa solidité, son mouvement, etc.). Un objet matériel, se dit-on, a bien en lui-même une forme qui est la sienne. Cependant, personne n'a jamais vu un dé cubique. Suivant la distance et l'angle, nous en voyons une, deux ou trois faces, formant des losanges à angles variables. Quelle est la vraie forme du dé ? Un cube est une forme qu'on pense, mais qu'on ne voit jamais. Cette forme est un système de relations géométriques qui n'existe que dans une intelligence. Et ce qu'on en voit réellement ne sont que des formes changeantes qu'il est abusif de disqualifier d'apparentes, puisqu'il n'y en a pas d'autres que celles-là.
Le toucher paraît aux plus sceptiques un argument plus " solide" en faveur de l'existence matérielle de l'objet : on peut s'y cogner, ça c'est une preuve... Or ce qui est donné par le toucher est très manifestement et très étroitement lié au sujet percevant. L'expérience des récipients d'eau montre clairement que le chaud et le froid ne peuvent pas avoir d'existence dans la matière, puisque le même objet peut à la fois et en même temps nous paraître froid et chaud . La solidité est tout aussi subjective : " (la dureté ou la résistance...) sont toutes deux clairement relatives à nos sens : car il est évident que ce qui semble dur à un être animé, peut paraître doux à un autre qui a plus de force et de vigueur dans ses membres."

3. La matière, notion inutile et contradictoire
Rien d'autre ne nous est donné que nos sensations. Ce que nous appelons objet matériel n'est finalement qu'une combinaison de sensations. Dire qu'il existe autre chose que les sensations qui serait nécessairement "support" ou origine de ces sensations, n'est qu'une pétition de principe gratuite,  puisqu'elle affirme quelque chose d'incontrôlable. C'est de plus inutile puisque la supposée existence de la dite matière n'amène aucun autre renseignement que ceux donnés par la sensation. C'est enfin incohérent, car des sensations ne peuvent exister que dans un être sentant. Si l'on appelle matière quelque chose qui existe hors de l'esprit, et qui ne soit pas doué de sensibilité, on parle de quelque chose de contradictoire, car on ne voit pas du tout comment ce qui est sensation pourrait exister dans quelque chose qui n'est pas sentant. Il n'y a donc que deux modes d'être attestés : celui des sensations, et celui de la faculté de percevoir ces sensations. D'où la célèbre formule de Berkeley : "Être, c'est  être perçu ou percevoir".

4. L'immatérialisme
Nier toute existence et même toute signification cohérente à la notion de matière n'est pas du tout pour Berkeley une mise en question de l'existence du monde : " Que les choses que je vois de mes yeux et celles que je touche de mes mains existent bien, qu'elles existent réellement, je ne soulève aucune question à ce sujet. La seule chose dont nous nions l'existence, est celle que les philosophes appellent matière ou substance corporelle." (Principes de la connaissance humaine). L'immatérialisme est totalement opposé au scepticisme, il affirme l'existence indubitable d'un monde, attesté par toutes les sensations. Mais justement, le monde n'est rien d'autre que l'ensemble de ces sensations, et la faculté de les percevoir. C'est plutôt le postulat matérialiste qui rend sceptique. Il y a évidemment dans cette démarche une perspective apologétique, qui tend à montrer que la notion de dieu est plus pertinente que celle de matière pour rendre compte de l'existence du monde.

Citations

1. « P. (...) Qu'il vous plaise seulement de me faire savoir si ce sont les mêmes couleurs que nous voyons, ou d'autres qui existent dans les corps extérieurs.
H. Exactement les mêmes.
P. Quoi ! ce magnifique rouge et ce pourpre que nous voyons sur des nuages éloignés sont alors réellement en eux ? Ou bien pensez-vous qu'ils ont en eux-mêmes un autre aspect que celui d'une nuée sombre et de vapeur ?
H. Je dois l'avouer, Philonous, ces couleurs ne sont pas réellement dans les nuages, telles qu'elles semblent y exister à cette distance.  Ce sont seulement des couleurs apparentes.
P. Vous les appelez apparentes ? comment distinguerons-nous ces couleurs apparentes des couleurs réelles ?
H. Très facilement.  On doit juger apparentes les couleurs qui apparaissent seulement à distance et s'évanouissent quand on s'approche.
P. Et je pense, nous devons juger réelles celles qu'on découvre quand on examine de très près et très exactement.
H. Juste.
P. L'examen le plus proche et le plus rigoureux ne se fait-il pas à l'aide d'un microscope ou à l’œil nu ?
H. A l'aide d'un microscope, sans nul doute.
P. Mais un microscope découvre souvent dans un objet des couleurs différentes de celles que perçoit la vue sans son aide.  Et si nous possédions des microscopes qui grandissent au degré voulu, à coup sûr aucun objet, quel qu'il soit, que l'on verrait à travers eux, ne paraîtrait de la couleur qu'il montre à l’œil nu.
H. Que voulez-vous conclure de tout cela ? Vous ne pouvez soutenir que réellement et dans la Nature il n'y a pas de couleurs sur les objets - sous prétexte que des dispositifs artificiels peuvent les modifier ou les faire s'évanouir.
P. Je pense qu'on peut évidemment conclure de vos propres concessions que toutes les couleurs que nous voyons à l'œil nu, sont seulement apparentes comme celles des nuages, puisqu'elles s'évanouissent à un examen plus serré et plus soigneux que nous procure un microscope.  Alors, pour ce qui est des remarques que vous faites de manière préventive : je vous demande si l'on découvre mieux l'état réel et naturel d'un objet à l'aide d'une vue très aiguisée et pénétrante, ou à l'aide d'une vue moins aiguisée ?
H. Par la première sans nul doute. La dioptrique ne montre-t-elle pas clairement que les microscopes rendent la vue plus pénétrante et représentent les objets tels qu'ils apparaîtraient à l'œil si celui-ci possédait par nature l'acuité la plus fine ?
H. Certes.
P. Par suite la représentation microscopique, doit-on penser, est celle qui révèle le mieux la nature réelle d'une chose, ce qu'elle est en elle-même. Donc les couleurs qu'on perçoit grâce à elle, sont plus originales et plus réelles que celles qu'on perçoit autrement.
H. J'avoue qu'il y a quelque vérité dans vos assertions.
P. En outre il est non seulement possible, mais manifeste qu'il y a actuellement des animaux dont les yeux sont naturellement construits de manière à percevoir des choses qui échappent à notre vue en raison de leur extrême petitesse.  Que pensez-vous de ces animaux incroyablement petits qu'on perçoit grâce aux verres ? devons-nous admettre qu'ils sont tous complètement aveugles ? Et, s'ils possèdent la vue, peut-on croire que leur vue ne sert pas également à préserver leurs corps des dommages, comme c'est manifestement le cas pour celle des autres animaux ? S'il en est ainsi, n'est-il pas évident qu'ils doivent voir des particules plus petites que leurs propres corps ; et qui leur montreront en chaque objet un aspect très différent de celui qui frappe nos sens ? Même nos propres yeux ne nous représentent pas toujours les objets de la même manière.  Dans la jaunisse, tout le monde le sait, toutes les choses paraissent jaunes.  N'est-il donc pas hautement probable que les animaux dont les yeux ont, découvrons-nous, une structure très différente de celle des nôtres, et dont les corps sont riches en humeurs différentes, ne voient pas les mêmes couleurs que nous dans chaque objet ? De tout cela, ne semblerait-il pas résulter que toutes les couleurs sont également apparentes et qu'aucune de celles que nous percevons ne se trouve réellement dans un objet extérieur ?
H. Il semblerait.
P. Le point sera hors de doute, si vous considérez que dans le cas où les couleurs seraient des propriétés réelles ou des manières d'être qui se trouveraient dans les corps extérieurs, elles n'admettraient pas de modification sans qu'intervienne un changement dans les corps eux-mêmes : mais n'est-il pas évident d'après ce que nous avons dit, que l'emploi des microscopes, un changement qui survient dans les humeurs de l'œil, ou une variation de distance, sans aucune espèce de modification réelle dans la chose elle-même, modifient les couleurs d'un objet, ou les font totalement disparaître ? Mieux, toutes les autres circonstances demeurant les mêmes, changez seulement la position de certains objets et ils présenteront à l'œil différentes couleurs.  Il en est de même quand on considère un objet sous différents degrés d'éclairement.  Y a-t-il rien de plus connu que la diversité des couleurs apparentes d'un même corps à la lumière d'une bougie et au grand jour ? Ajoutez-y l'expérience du prisme qui, par la séparation des rayons lumineux hétérogènes, modifie la couleur d'un objet et fera apparaître l'objet le plus blanc d'un bleu on d'un rouge sombre à l'œil nu. Et maintenant dites-moi si vous êtes encore d'avis que chaque corps a sa vraie couleur réelle qui se trouve en lui ; si vous pensez qu'il l'a, je désirerais savoir plus complètement de vous quelle est la distance de l'objet, quelle en est la position, quelle structure et quelle constitution particulières de l'œil, quel degré et quelle espèce de lumière sont nécessaires pour découvrir cette vraie couleur et la distinguer des couleurs apparentes. »
(Premier dialogue entre Hylas et Philonous)

2. « Je vois cette cerise, je la touche, je la goûte, je suis sûr que le néant ne peut être vu, touché ou goûté : la cerise est donc réelle. Enlevez les sensations de souplesse, d'humidité, de rougeur, d'acidité et vous enlevez la cerise, puisqu'elle n'existe pas à part des sensations. Une cerise, dis-je, n'est rien qu'un assemblage de qualités sensibles et d'idées perçues par divers sens : ces idées sont unies en une seule chose (on leur donne un seul nom) par l'intelligence parce que celle-ci remarque qu'elles s'accompagnent les unes des autres. Ainsi quand le palais est affecté de telle saveur particulière, la vue est affectée d'une couleur rouge et le toucher d'une rondeur et d'une souplesse, etc. Aussi quand je vois, touche et goûte de ces diverses manières, je suis sûr que la cerise existe, qu'elle est réelle : car, à mon avis, sa réalité n'est rien si on l'abstrait de ces sensations. Mais si par le mot cerise vous entendez une nature inconnue, distincte, quelque chose de distinct de la perception qu'on en a, alors certes, je le déclare, ni vous, ni moi, ni aucun autre homme, nous ne pouvons être sûrs de son existence. »

3. « Je ne suis pas sceptique sur la nature des choses, je ne le suis pas davantage sur leur existence. Dire qu'une chose est réellement perçue par mes sens, et en même temps qu'elle n'existe pas réellement, c'est pour moi une pure contradiction ; car je ne puis séparer ou abstraire, même dans ma pensée, l'existence d'une chose de la qualité qu'elle a d'être perçue. Le bois, les pierres, le feu, l'eau, la viande, le fer et les autres choses que je nomme et dont je parle, sont des choses que je connais. Je ne les aurais jamais connues si je ne les avais perçues par les sens ; les choses perçues par les sens sont immédiatement perçues ; les choses immédiatement perçues sont des idées, et les idées ne peuvent exister hors de l'esprit ; l'existence des choses dont j'ai parlé consiste donc dans la qualité d'être perçues ; quand donc elles sont actuellement perçues, il ne peut y avoir aucun doute sur leur existence. Loin de nous, par conséquent, tout ce scepticisme et tous ces doutes ridicules des philosophes. Quelle puérilité pour un philosophe de mettre en question l'existence des choses sensibles, jusqu'à ce qu'il l'ait prouvée en s'appuyant sur la véracité divine, ou de prétendre que notre connaissance sur ce point soit inférieure à nos connaissances intuitives ou démonstratives! Je douterais aussi volontiers de ma propre existence que de celle de ces choses que je vois et que je touche actuellement. » (Troisième dialogue entre Hylas et Philonous)

4. « Ce que je vois, j'entends et je touche existe réellement, c'est-à-dire ce que je perçois, je n'en doute pas plus que de ma propre existence. Mais je ne vois pas comment le témoignage des sens pourrait être allégué comme preuve de l'existence d'une chose qui n'est pas perçue par le sens. Nous ne désirons pas qu'un homme devienne sceptique et ne se fie plus à ses sens ; au contraire nous donnons à ceux-ci toute la valeur et  toute l'assurance imaginables ; et il n'y a pas de principes plus contraires au scepticisme que ceux que nous venons de poser, comme on le verra clairement par la suite.
Deuxièmement, on objectera qu'il y a beaucoup de différence entre un feu réel, par exemple, et l'idée du feu, entre rêver ou imaginer qu'on se brûle, et se brûler réellement ; ce fait et d'autres semblables pourraient être invoqués pour s'opposer à nos affirmations. Mais tout ce que nous avons dit apporte à ces objections une réponse évidente ; j'ajouterai seulement ici que, si le feu réel est très différent de l'idée du feu, la peine réelle que le feu occasionne diffère tout autant de l'idée de cette douleur : et personne ne prétendra que la douleur réelle est, ou peut se rencontrer dans une chose dénuée de perception ou hors de l'esprit, non plus que son idée.
Troisièmement, on objectera que nous voyons les choses effectivement hors de nous et à distance, et que, par suite, elles n'existent pas dans l'esprit, car il est absurde que des choses vues à une distance de plusieurs milles puissent être aussi près de nous que nos propres pensées. En réponse, je désire que l'on considère que, dans un rêve, nous percevons souvent des choses comme si elles se trouvaient à une grande distance de nous, et en dépit de cette apparence, nous reconnaissons que ces choses existent seulement dans l'esprit. »
(Principes de la connaissance humaine)

5. « Si nous prenons la peine de plonger et de pénétrer au fond des choses, d’analyser les opinions jusqu’à leurs premiers principes, nous trouverons que les opinions qui passent pour avoir le plus d’importance sont des plus ténues à l’origine. Elles dérivent soit des usages qui se trouvent régner au pays où nous vivons, soit des premières notions qu’on a insinuées dans notre esprit encore tendre avant que nous fussions capables de discerner le bien et le mal, le vrai et le faux. Le vulgaire (j’entends par là tous ceux qui ne font pas un libre usage de leur raison) est porté à prendre ces préjugés pour des choses sacrées et indiscutables. Il croit qu’elles ont été imprimées au cœur de l’homme par Dieu lui-même, ou apportées du ciel par la Révélation, ou qu’elles portent en elles assez de lumière et d’évidence pour forcer l’assentiment sans recherche et sans examen. Ainsi la multitude bornée des hommes ont la tête farcie d’un ramassis de conceptions, de principes et de doctrines en religion, en morale et en politique, qu’ils soutiennent avec un zèle proportionné à leur manque de raison. Au contraire, ceux qui emploient comme il faut leurs talents à la recherche de la vérité, prennent spécialement soin de sarcler leur esprit, et d’en arracher toutes les notions et tous les préjugés qu’on a pu y planter avant qu’ils fussent parvenus au libre et entier usage de leur raison.»

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