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français Survoler les mots en bleu avec la souris Sa vie
Son oeuvre principale, les "Pensées de M. Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets, qui ont été trouvées après sa mort parmi ses papiers", connue sous le le nom de "Pensées de Pascal" est publiée de manière posthume en 1669. Il ne s'agit pas d'une oeuvre constituée, mais d'un important amas de notes, de fragments d'une haute teneur à la fois philosophique et littéraire, qu'il reste à classer et organiser.
Son œuvre"Essai pour les coniques" (1642), "Expériences nouvelles touchant le vide" (1647), "Récit de la grande expérience de l’équilibre des liqueurs" (1648), "Traité du vide" (1651, seuls des fragments sont connus), "Traité du triangle arithmétique" (1654), "La Règle des partis" (1654), "Les Provinciales" (1656/1657), "Élément de géométrie" (1657), "De l’Esprit géométrique et de l’Art de persuader" (1657), "Histoire de la roulette" (1658), "L’Art de persuader" (1660), "Pensées" (posthume). Introduction à sa pilosophie1.Un scientifique et épistémologue fécond. Pascal est d'abord mathématicien. Il est partie prenante des principales recherches novatrices de l'époque comme le calcul infinitésimal, les suites de nombres entiers, le raisonnement par récurrence, la théorie des probabilités, l'étude des cycloïdes. Il établit le "théorème de Pascal" sur les coniques, il invente le "triangle de Pascal" donnant les coefficients du binôme. Mais il y aussi un volet épistémologique de sa réflexion, notamment une interrogation sur le fondement des mathématiques ("De l'esprit géométrique"). Il met en valeur le problème de la régression à l'infini
qu'implique toute recherche de vérité. Pour fonder une vérité, il faut se fonder sur d'autres propositions dont la vérité est déjà établie. Mais c'est à la longue impossible, car il faudra toujour s’appuyer encore sur d’autres vérités et ainsi de suite, sans fin. Se pose ainsi le problème de la méthode axiomatique. l est hors de portée de l'homme d’obtenir une certitude à propos de ces axiomes. Ils ne peuvent être saisis que par l’intuition et ce fait souligne, selon Pascal, la nécessité de la soumission à Dieu dans la recherche de la vérité. Il développe par ailleurs une théorie de la définition en distinguant les définitions conventionnelles définies par un auteur de celles qui sont comprises de tous parce qu’elles désignent naturellement leur référent. Pascal s'intéresse aussi à la pédagogie des mathématiques, et, par extension à l'enseignement des langues. 2. Un mondain devenu fou de dieu Si; conformément à l'esprit de la science moderne, Pascal se place d'abord dans la lignée aristotélicienne de Copernic, Galilée, Descartes, il s'en éloignera après sa révélation chrétienne : "Car cela est inutile et incertain et pénible." La science peut éventuellement dire comment ça marche, mais cela ne donne pas vraiment le sens du monde La révélation consiste d'abord à comprendre que la véritable interrogation est religieuse : "Je ne puis pardonner à Descartes : il voudrait bien dans toute sa philosophie pouvoir se passer de Dieu ; mais il n'a pu s'empêcher de lui donner une chiquenaude pour mettre le monde en mouvement ; après cela, il n'a plus que faire de Dieu". 3. Une critique sociale virulente Mais, ce faisant, Pascal, par expérience bon connaisseur de l'affaire, dresse une critique assez virulente de la vie sociale, et plus généralement de la condition humaine : « On nous traite comme nous voulons être traités : nous haïssons la vérité, on nous la cache ;nous voulons être flattés, on nous flatte ; nous aimons à être trompés, on nous trompe. La vie humaine n'est qu'une illusion perpétuelle ; on ne fait que s'entre-tromper et s'entre-flatter. » (Pensée 100) 4. Un lointain précurseur de l'existentialisme L'interrogation poussée de Pascal sur la nature de l'homme l'amène à des questions très modernes, par exemple sur l'identité (Qu'est-ce que j'appelle "moi" ? voir textes 2 et 4), sur la relation à autrui (Qu'aime-t-on quand on dit qu'on aime ? texte 3). La réflexion sur le "divertissement" esquisse les thèmes existentialistes futurs de l'angoisse et du néant. L'activité pour l'activité, le divertissement, ont la fonction fondamentale de fuir l'angoisse que nous apporte la conscience de notre condition. Surtout oublier le sombre tableau de notre finitude : « Les Hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser » (Pensée 133). Citations1. « Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous rappelons le passé; nous anticipons l'avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours, ou nous rappelons le passé pour l'arrêter comme trop prompt, si imprudents que nous errons dans des temps qui ne sont point nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient, et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C'est que le présent d'ordinaire nous blesse. Nous le cachons à notre vue parce qu'il nous afflige, et s'il nous est agréable nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir
par l'avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance pour un temps où nous n'avons aucune assurance d'arriver. 2. « Celui qui aime quelqu'un à cause de sa beauté, l'aime-t-il ? Non : car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu'il ne l'aimera plus. 3. « L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser: une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui; l'univers n'en sait rien. 4. « Nous ne nous contentons pas de la vie que nous avons en nous et en notre propre être: nous voulons vivre dans l'idée des autres une vie imaginaire, et nous nous efforçons pour cela de paraître. Nous travaillons incessamment à embellir et conserver notre être imaginaire et négligeons le véritable. Et si nous avons la tranquillité, ou la générosité, ou la fidélité, nous nous empressons de le faire savoir, afin d'attacher ces vertus-là à notre autre être, et les détacherions plutôt de nous pour les joindre à l'autre ; et nous serions de bon coeur poltron pour en acquérir la réputation d'être vaillants. Grande marque du néant de notre propre être, de n'être pas satisfait de l'un sans l'autre et d'échanger souvent l'un pour l'autre! (Pensée 147) Pour en savoir plusLien externe (fourni sans engagement) : |
Par l'auteur de cette page, quelques textes un peu moins éducatifs, et qui néanmoins valent le détour : les recueils de nouvelles. |
màj 220704 |
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