Fausses notes |
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Au propre comme au figuré, il est diverses manières de commettre des fausses notes. Ces discordances restent rarement de simples incidents isolés et s'inscrivent dans des situations plus ou moins catatrophiques. Le recueil en propose dix variations à première vue déroutantes, et cependant tellement plausibles...
" Je l’appelle ma Clarinette par tendresse, bien que cela ne lui plaise que modérément. Elle trouve le diminutif trop familier. En fait, elle s’appelle Clarine. C’est une grande virtuose, soprano de réputation internationale. Si tout en elle est bouleversant, deux choses outrepassent ce qu’un homme, même blasé, peut imaginer. La première est son do du haut, Tristan l’appelle son contre-ut. Il faut l’avoir entendu interpréter Lakmé pour comprendre de quoi je parle. Mais je dois mettre en garde les âmes trop sensibles, on ne se remet pas si facilement d’une aussi rare émotion. La seconde est son dos. Oui, son dos. Une merveille comme la nature ne doit pouvoir en produire qu’une par siècle, si ce n’est par millénaire. Une rareté dans le genre du nez de Cléopâtre, à mettre sur la liste des transcendances de la Création. Si je ne vois aucun inconvénient à ce que tout le monde soit bouleversé par son do, je me montre évidemment nettement plus réticent envers les admirateurs de son dos. Je préférais que les émotifs ne s’y intéressent pas trop. C’est une affaire privée.." |
Dix nouvelles, dont certaines antérieurement parues en revue ou en recueil collectif : J'ai perdu le dos, Cueillir des cerises, Rééducation fonctionnelle, Monophonie 3:49, Case 5011, conversation douce-amère pour occuper l'éternité, La sourdine à quiétude, Les variations Goldberg, Déraillements, Ingratitude, Miserere.
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